DIOR AUTOMNE-HIVER 2025-26

DIOR a présenté mardi 4 mars sa collection femme automne-hiver 2025-2026 dirigée par Maria Grazia Chiuri (et peut-être sa dernière collection chez Dior). La collection s'est inspirée du roman "Orlando" de Virginia Woolf, explorant des thèmes de fluidité de genre et d'élégance intemporelle.

Tout d'abord parlons un peu de l'inspiration de Maria Grazia Chiuri pour cette collection.

que raconte cette oeuvre ?

« Orlando » est un roman qui suit la vie d'un personnage nommé Orlando à travers plusieurs siècles. Au début, Orlando est un jeune noble anglais du 16e siècle, vivant à la cour de la reine Élisabeth Iʳᵉ. Il traverse les époques sans vraiment vieillir et, un jour, au 18e siècle, il se réveille transformé en femme.

À travers son parcours, Orlando explore les différences entre les genres, les attentes de la société et les changements historiques. Le roman joue avec le temps, mélange réalité et fantastique, et propose une réflexion sur l'identité et la liberté.

C'est une œuvre poétique, féministe et avant-gardiste qui remet en question les normes de son époque.

QUEL EST LE LIEN ENTRE LES CRÉATIONS ET L’OEUVRE ?

I. La fluidité des genres, un vestiaire entre masculin et féminin :

Dans Orlando, le personnage principal traverse les siècles en changeant de sexe, passant d’un noble anglais du 16e siècle à une femme du 18e siècle, ce rapport à la transformation et au mélange est au cœur de la collection.

Et on retrouve cette inspiration à travers des vestes strictes inspirées du tailoring masculin du XVIIe siècle côtoient des robes fluides aux drapés délicats. On retrouve des pantalons larges façon cavalier associés à des chemises aux cols romantiques, rappelant les costumes d'époque du personnage d'Orlando.

II. Inspiration historique et parcours des temps :

Orlando évolue dans différentes périodes historiques, et chacune d’elles marque son style vestimentaire. Maria Grazia Chiuri joue sur ces références en modernisant des éléments d'époque.

Le 17e siècle et la cour d’Élisabeth Iʳᵉ → Des chemisiers à col montant et à jabot, des vestes ornées de broderies évoquant l’aristocratie anglaise.

Le 18e siècle et l’esprit romantique → Des robes longues en mousseline, légères et fluides, rappelant l’élégance féminine que découvre Orlando après sa transformation.

Le 19e siècle et l’androgynie → Des tailleurs stricts avec des coupes nettes et des pantalons larges, illustrant l’indépendance du personnage à une époque où les femmes étaient encore limitées dans leurs choix vestimentaires.

III. L’évolution du vêtement :

Dans Orlando, la mode évolue avec les siècles, mais le personnage reste fidèle à lui-même, adoptant des éléments de chaque époque. Dior traduit cette idée en mélangeant passé et présent dans ses créations.

Les tissus luxueux comme le velours et le brocart rappellent les vêtements d’antan, tandis que des coupes modernes et des superpositions donnent une touche contemporaine. Des capes majestueuses croisent des looks plus minimalistes, montrant l’évolution des styles au fil du temps.

IV. L’univers du défilé : une mise en scène dramatique :

Le décor imaginé par Robert Wilson pour le défilé rappelle l’aspect théâtral du roman, avec une ambiance entre rêve et réalité. Orlando traverse les siècles, et la collection reflète cette idée avec des jeux de lumière et des éléments de mise en scène évoquant un voyage à travers le temps.

Dior me fascine toujours avec ses collections et la mise en scène proposée. Maria Grazia Chiuri a su retranscrire l’essence de l’oeuvre en proposant une mode fluide, historique et contemporaine à la fois. Elle casse les codes du genre en associant des éléments féminins et masculins, et elle met en avant une vision hors du temps de la mode Dior, où passé et futur coexistent harmonieusement.

Cette collection célèbre donc une mode sans frontières temporelles ni genrées, à l’image du parcours unique d’Orlando.